Foulard vert et noir de la XVème Lille

XVème TOUJOURS !

Scouts & Guides de France - XVème Lille - Groupe Maréchal Lyautey

"La joie de l'âme est dans l'action"

20 Mai 2025

Racines ... !

Partez sur les traces de nos grands anciens :

Voilà plusieurs décénies que nous marchons à leur suite, retrouvez l'historique de la XVème Lille

Les journaux XVème toujours

Maréchal Lyautey, patron de notre groupe

Maréchal LYAUTEY

Une enfance marquante :

Lorrain de cœur et d'origine, Louis Hubert Lyautey est né à Nancy en 1854, dans une famille de longue tradition militaire ; son propre père était polytechnicien et ingénieur des ponts et plusieurs de ses aïeux s'étaient illustrés sous l'Empire et la monarchie de Juillet. Gravement accidenté à l'âge de 18 mois - sa nourrice l'ayant fait tomber du premier étage alors qu'ils regardaient une parade militaire - il portera un corset en fer et se déplacera avec des béquilles jusqu'à l'adolescence, épreuve lui donnant le goût de la lecture et de la réflexion ainsi que, par la suite , la volonté de se dépenser et de se développer grâce à l'exercice physique.

Un officier iconoclaste :

Reçu à Saint-Cyr en 1873, puis à l'école de l'Etat-Major, il devient officier de cavalerie. Dès le début de sa carrière, il est déçu par l'enseignement militaire purement formel qu'il reçoit et des stupidités de la vie en caserne ("Quand j'entends les talons claquer, je sens les esprits se fermer"). Fervent croyant et esprit ouvert (il se veut un "technicien des idées générales"), il aspire à de grandes causes s'inscrivant dans un catholicisme social et s'enthousiasme particulièrement pour la recherche d'un "dénominateur commun" entre les hommes. Après un premier poste en Algérie, de retour en France, il se lie avec des cercles littéraires et publie "Du rôle social de l'officier" (1891), ouvrage novateur qui fait scandale en milieu conservateur. Il y fustige les conceptions hiérarchiques en vigueur et prône une mission d'éducation sociale plus que de simple instruction militaire pour les officiers de la nouvelle armée (celle de la conscription universelle, qui a rendu le service militaire obligatoire pour tous). Le Capitaine Lyautey définit une armée qui doit devenir artisan de la paix sociale et garant de la cohésion nationale. Son indépendance d'esprit s'affirmera encore lorsqu'il condamnera sévèrement l'antisémitisme dont est victime le Capitaine Dreyfus.

Le pacificateur du Maroc :

Il effectue la majeure partie de sa carrière dans les colonies en Asie et en Afrique. Envoyé en Indochine (1894) comme chef d'Etat-Major de Gallieni, il suivra celui-ci à Madagascar, avant de retourner en Algérie jusqu'en 1910 où il gagne la sympathie des différentes tribus et fait reculer la zone d'insécurité. Lors d'un court séjour en France, il épouse Inés de Bourboing, veuve Fourtoul, qui préside la Croix-Rouge, puis est élu à l'Académie Française et repart outre-mer comme Résident Général de la République Française au Maroc, jugé comme seul compétent pour y ramener la paix, et couronnant ainsi sa carrière coloniale. Il remplit ce contrat grâce à une politique hardie, dont il a érigé les principes depuis de nombreuses années : être à l'écoute de la population, éviter les colonies de peuplement, aider au rayonnement commercial et mettre en place une politique de développement (service de santé, construction de routes, de ports, de villes nouvelles,…). La première guerre mondiale éclate et le Général Lyautey fait du Maroc sur lequel il règne un bastion anti-allemand ; nommé éphémèrement Ministre de la Guerre (1916-1917) à la veille de la désastreuse offensive du Chemin des Dames, il œuvre pour l'unité du commandement interallié et l'amitié américaine. De retour au Maroc, la guerre achevée, il obtient la paix définitive et pose même les premiers jalons de l'indépendance du pays, que sa clairvoyance lui fait déjà envisager. En effet, toute sa politique coloniale vise à promouvoir un développement "de l'intérieur", utilisant les élites locales et formant des cadres dans le respect de l'identité culturelle et le refus de l'assimilation. Il est le premier à cet égard à mesurer la portée de la notion de "droit des peuples à disposer d'eux-mêmes". Mal compris, il est écarté en 1925, au moment de la guerre du Rif contre la rebellion d'Abd El-Krim, après avoir été élevé à la dignité de Maréchal de France en 1921.

Un chrétien rayonnant :

Il démissionne et de retour "en exil" en Lorraine à Thorey, il mène une vie associative et intellectuelle intense où son rayonnement atteint son apogée. Il organise, ce qui est révolutionnaire à l'époque, des "cercles sociaux" rassemblant ouvriers, scouts, officiers, agriculteurs, étudiants,… dans un souci de découverte mutuelle et de décloisonnement. Il se fait le porte-parole de la France d'outre-mer et de l'Union coloniale au travers, principalement, de l'organisation de l'exposition universelle de 1931. Grand pédagogue, proche des jeunes et enthousiasmé par les principes et l'idéal scouts, il devient Président d'Honneur des Scouts de France en 1928 et accepte d'être le parrain de notre groupe V-XVème Lille, auquel il donne sa devise en héritage : "La joie de l'âme est dans l'action". Personnage mêlé, aux talents universels, tout à la fois chef militaire, éducateur, organisateur, moraliste et visionnaire, le Maréchal Lyautey a forgé un humanisme d'une clairvoyance rare : Promoteur de fraternité, aussi bien entre les peuples (son grand sens de la patrie et de sa mission civilisatrice passe par la compréhension et le respect des croyances et des coutumes), qu'entre les hommes (par une volonté de rassemblement au-delà des classes) ; homme d'ordre, de rigueur morale et non de rigidité (il se méfie des idéologies et des ambitions politiciennes, sachant en tout faire preuve d'équité et de modération) ; grand éducateur (par sa volonté de former des hommes de caractère, efficaces et ayant le sens de la communauté) ; la vie entière du Marécal Lyautey est faite d'une solide droiture, assise sur une spiritualité chrétienne. Le "message Lyautey" influencera de nombreuses entreprises d'éducation d'envergure : de la pédagogie scoute aux cercles sociaux, en passant par les Chantiers de Jeunesse… Le Maréchal Lyautey s'éteint en 1934 ; ses derniers mots auront été : "Du social, faites du social…". Son corps, déposé durant un an dans le caveau des évêques de Nancy sera transporté au Maroc, à Rabat, en 1935. Un mur entier de la salle mortuaire est occupé par l'épitaphe suivante, composée par lui-même : "Ici repose Louis Hubert Lyautey, qui fut le premier Résident Général du Maroc, de 1912 à 1925. Décédé dans la foi catholique, dont il reçut, en pleine foi, les derniers sacrements. Profondément respectueux des traditions ancestrales et de la religion gardés et pratiqués par les habitants du Maghreb auprès desquels il a voulu reposer, en cette terre qu'il a tant aimée. Dieu ait son âme dans la vie éternelle". On notera l'humilité avec laquelle il passe sous silence sa dignité de Maréchal, son appartenance à l'Académie Française, son grade de grand'croix de la Légion d'Honneur… Seuls tient-il à souligner sa foi catholique, son œuvre marocaine et son espérance en Dieu. Tout y est. Ramené en France en 1961, il repose désormais sous le dôme des Invalides à Paris. Son village lorrain porte maintenant le nom de Thorey-Lyautey et le château familial habite un musée du scoutisme.